Fils de France!

Publié le par TG

Trop, c’est trop. Il est grand temps de sortir du silence et d’oser parler franchement. Les événements qui se produisent depuis quelques temps ne me plaisent pas du tout. Je veux bien entendu parlé de deux faits de société, deux tabous, devrais-je dire, de notre société qui ne sait même plus observer ce qui s’y passe : le racisme et les violences sexuelles.

Je ne pouvais pas passer à côté de ces propos ignobles qui mettent en scène deux éminents politiques français. Le premier est Manuel Valls, député-Maire d’Evry (PS), ayant oublié quelques instants qu’il était filmé et qu’on l’enregistrait, le susnommé n’a rien trouvé de mieux que de regretter qu’il n’y ait pas plus de “ blancs, de white, de blancos ” sur une brocante de sa ville. Quels ne furent pas ma stupeur et mon étonnement d’entendre ces mots indignes, ces palabres sulfureuses de la bouche, non pas d’une personne issue d’un parti xénophobe, non, mais d’un socialiste ! Ces mêmes socialistes qui critiquèrent les propos racistes d’un ministre (de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales) de la République Brice Hortefeux. Venons-en à ces propos ! Lieu : Campus d’été des jeunes UMP à Seignosse (Landes). Contexte : JF Copé présente le ministre au désormais fameux Amine (militant qui désire faire une photo avec le ministre) en lui précisant : « N’oubliez jamais un truc, il (Monsieur le Ministre) est Auvergnat ». C’est alors que le jeune s’installe près du Ministre pour prendre la photo et que l’on entend plusieurs participants lancer des paroles. Le premier : « Amine ! Amine ! Amine, ça c’est de l’intégration ! ». Le second : « lui, il parle arabe ». JF Copé essaye de rassurer le jeune en lui disant : « Ne vous laissez pas impressionner, ce sont des socialistes infiltrés ! ». S’ensuit alors un échange entre une participante et le ministre ; la femme crie : « Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière. », Brice Hortefeux rétorque : « Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype. C’est pas bien du tout ça. », la femme dit alors : « c’est notre petit Arabe » et le Ministre parachève alors son œuvre en disant : « Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. Allez, bon courage… ». Est-il nécessaire de commenter cet extrait ? Rajoutons les éléments à charge contre le Ministre, qui dans le domaine est récidiviste. En effet, le 11 Octobre 2006, dans l’enceinte même de la représentation nationale, il lance vers Azouz Begag, alors ministre délégué à la promotion des chances du gouvernement Villepin, la phrase : « Allez, fissa, sors de là ! Dégage d’ici je te dis, dégage ! » en répétant plusieurs fois : « Fissa, dégage d’ici ! » alors que les deux hommes sont voisins de bancs de l’Assemblée Nationale. Il faut savoir que « fissa » était utilisé durant l’époque coloniale explique dans son livre (1) Azouz Begag. Souvenons-nous également des propos qu’il a tenus en janvier, cette année, lors de la prise en main du ministère du travail. Il présentait ses secrétaires d’état dont Fadela Amara, alors secrétaire d’état à la politique de la ville, comme « une compatriote » et rajoute « comme ce n’est pas forcément évident, je le précise ». L’excuse auvergnate avait déjà fait du chemin à l’époque, car les deux ministres sont issus de cette tendre région. Il faut faire attention que, sous forme de blagues auvergnates ou de patriotisme exacerbé, le racisme ne devienne pas une valeur républicaine.

Le deuxième tabou est celui des crimes sexuels de toute sorte qui sont portés aux nues par des artistes parfois devenus ministre, homme politique influent ou même homme influent tout court. Vous reconnaîtrez évidemment un ministre de la culture : F. Mitterrand, un politique ayant obtenu avec son groupe un score plus que raisonnable aux élections européennes : D. Cohn-Bendit, un fameux réalisateur récemment arrêté : R. Polanski mais également un auteur de roman un peu farfelu : M. Houellebecq. Le premier approuve le fait qu'il ait pratiqué le tourisme sexuel (lors de l'interview de la chaine du parrain du fils de notre cher président) confirmant ainsi les propos de son livre (2) : « La profusion de garçons très attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. ». Vu que ce fait est avéré, on ne peut raisonnablement pas le pardonner en raison du fait qu'il soit ministre de la république (culture). Quand de tel propos intervienne dans un livre d’un auteur tel Houellebecq qui annonce la couleur en disant que c’est un roman (Plateforme, 2001), cela peut choquer, déranger mais cela reste acceptable au nom de la création artistique. Le livre du ministre est un peu plus tendancieux du fait que ce soit une autobiographie. Restons dans le monde du livre, et parlons un peu de notre leader écolo (D. Cohn-Bendit que nous partageons avec les allemands) qui, en 1975, publie un livre (3) où il dévoile une partie sombre de son existence : « Il m'était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais: 'Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m'avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses?' Mais s'ils insistaient, je les caressais quand même. J'avais besoin d'être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu'ils dépendent de moi. ». Le comble est que l’on accepte son élection dans un pays comme le nôtre, et que c’est pour la peine, ses adversaires (4) qui sont descendus en flèche lorsqu’ils dénoncent des comportements aussi ignobles et indécents. Que n’avons-nous pas entendus en France lors de l’arrestation du cinéaste R. Polanski ? Tout le monde est monté au créneau. Aussi bon réalisateur soit-il, il reste un délinquant sexuel. Aucune prescription, le temps en l’occurrence (scandale qui dure depuis les années 70), ne doit être admise. Il doit être jugé ! A force de ne pas punir les responsables, on laisse penser au jeune gens que violer n’est pas un crime si l’on devient réalisateur à grand succès, que la pédophilie n’est pas mauvaise si après on défend une chose louable comme l’écologie et que le tourisme sexuel n’est pas sous le coup de la loi.

Toutes ces dérives de nos représentants en cachent beaucoup d’autres : des contournements de loi pour réélection tranquille à Corbeil-essonnes (Serge Dassault inéligible mais très bon marionnettiste), payer des élèves pour qu’ils daignent venir en cours… Je te demande à toi le citoyen de réfléchir à tout ça, à toi le politique de ne pas considérer ces faits comme de la basse politique mais de les intégrer comme des principes républicains qu’on se doit de tous respecter et défendre et à toi le gouvernant, dont le premier d’entre eux, de prendre des décisions justes envers certains de tes ministres en les faisant démissionner car leurs erreurs sont inacceptables.

Thomas GAILLARD

Titre:Référence à une chanson de Saez faite à la suite du pitoyable résultat du premier tour des élections présidentielles de 2002 où l’on a vu JM Le Pen arriver au second tour.

1)Un mouton dans la baignoire, dans les coulisses du pouvoir. p 296, Ed. Points, 2007.

2)La mauvaise vie, Ed. Robert Laffont, 2005

3)Le grand bazar, Ed. Belfond, 1975.

4)Par exemple F. Bayrou lors de l’émission A vous de juger sur France 2, le 4 juin 2009 ou encore B. Hamont (porte-parole du parti socialiste) à propos du tourisme sexuel pratiqué par F. Mitterrand.

 

Publié dans Sujets de société

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